29 août 2010

Renouveau et absence


Comme vous pouvez le voir, le blog s'est fait une petite beauté pour cette nouvelle rentrée 2010. Critiques, débats... J'espère que le dynamisme actuel ne s'éteindra pas afin de passer une année cinéma mouvementée et passionnée avec vous ! Je tiens à vous remercier, particulièrement tous les internautes qui font vivre le blog en s'exprimant via les commentaires.

En attendant de reprendre de l'activité, je serai plusieurs jours absents de la blogosphère suite à un non accès à Internet.
Je souhaite à tous les concernés une très bonne rentrée, et si le moral en pâtit, faîtes vous une toile ! Remède très efficace à coup sûr :) .

A bientôt !

Mise à jour (23/09) : Merci à tous pour vos commentaires que je découvre dans ces rares moments où l'accès à Internet pour le perso m'est possible. Mon absence est un peu plus importante que prévue, je devrai pouvoir revenir sur la toile d'ici une semaine ou (un petit) plus (espérons).
En tout cas, pas mal de films vus depuis la publication de ce message, beaucoup de choses à dire, ainsi il me hâte de revenir sur la blogosphère pour partager mes opinions avec les votres ! A bientôt :) .

28 août 2010

La Loi et l'ordre

Après avoir signé le thriller plutôt discuté 88 minutes, Jon Avnet crée enfin ce qu'attendait de nombreux amateurs : faire rencontrer Al Pacino et Robert De Niro dans le même film, en vedettes flics principales. Il est vrai que cela a de quoi charmer au vu de la carrière impressionnante de ces deux acteurs. Le scénariste du remarqué Inside Man, Russell Gewirtz, leur taillent deux personnages sur mesure : Turk et Rooster, vieux collègues détectives bossant ensemble depuis trente ans, dont la simple idée de la retraite les fait vomir. Mais ils rencontrent un problème de taille : un serial-killer intraçable dont tout laisse à croire qu'il est un collègue parmi eux...
Ce face à face musclé avait de belles promesses. Malheureusement, La Loi et l'ordre - piteusement traduit de Righteous Kill - ne sera pas le grand thriller attendu, et même son exact contraire. Le grand problème du film, c'est que la sauce ne prend pas et dès le début. Appuyant un suspens avec la fausse idée que le tueur est l'un des deux collègues, le scénario ne parvient pas à mêler ses ficelles autour de ce fil rouge, faisant sombrer petit à petit ce thriller dans un ennui amer. On attendait de voir un Al et un Rob en grande forme, c'est finalement deux quasi retraités que l'on retrouve, à l'humour mauvais qui se tapent mutuellement la bedaine entre deux trois séances de muscu. La mise en scène est pauvre et s'accorde plus à un téléfilm transparent et sans intérêt. La présence aussi commerciale qu'inutile d'un figurant nommé 50 Cent basculerait presque l'ensemble dans la vulgarité. Seules quelques scènes avec le duo "ennemi" des deux vieux compères créent l'étincelle. Seul problème, c'était un incendie tout entier que l'on aurait aimé voir... Et faisons abstraction d'une misogynie insupportable si l'on ne veut pas se faire trop mal, car rarement un personnage féminin pourtant adorable (interprété par Carla Gugino) n'aura été approché avec tant de maladresses dans un film policier. Là où on la voit faire des galipettes musclées et impersonnelles, c'était un peu plus de cœur qui aurait été le bienvenue histoire de se convaincre encore que ces deux hommes ne croyaient pas seulement et bêtement en Dieu. Mais c'est comme ça : on ne peut pas aimer les armes et aimer autre chose, à croire que c'est évident...
Inutile de chercher des failles dans cet échec, car l'ennuie l'emporte largement. Quant au twist final, il perd cruellement de son effet en étant attendu depuis les dix premières minutes du film. Une véritable déception pour un film qui aurait pu être un évènement, et qui s'avère être au final une mauvaise blague à oublier.


Réalisé par Jon Avnet
Avec Robert De Niro, Al Pacino, Curtis '50 Cent' Jackson
Film américain | Durée : 1h40
Date de sortie en France : 08 Octobre 2008

26 août 2010

Sexy Dance 3 The Battle

Steppin', Save the last dance, StreetDance... Le film de danse hip-hop devient un genre à part entière et commencerait même à devenir un brin envahissant. Et ce n'est pas la 3D qui ira ralentir le phénomène. Sexy Dance, troisième du nom, s'y frotte sous la réalisation de Jon Chu, déjà metteur en scène du deuxième volet. Alors, évidemment, ces films de danse contemporains ont tous cette faiblesse de devoir passer par la case scénario : une heure et demi de danse sans temps mort ni tension dramatique, ça serait plat et inutile. Caricatures, déambulation de clichés, pathos et artificialité en masse... C'est simple, ces films peinent à devenir des films en se contentant d'être des essais stylisés sur la captation filmée de la danse, cette incroyable énergie purement humaine, inexplicable et hédoniste. C'est pourtant un bon fond de départ.
Ce Sexy Dance 3 ne viendra pas révolutionner le film de danse hip-hop... mais donne de façon très surprenante l'idée qu'il n'en est peut-être pas la peine. En caméra amateur, le film s'ouvre sur un montage bordélique de danseurs, personnages du film, qui expliquent ou tentent d'expliquer ce que représente la danse pour eux. C'est à dire rien - où en est l'utilité ? - et tout - libération, révélation de soi, expression de tout ce qui peut-être exprimé au-delà des mots. Cette ouverture amène déjà l'idée qu'il y a quelque chose de purement cinématographique dans la danse. Mais ne levons pas trop haut les yeux : au final, Sexy Dance 3 s'avère plus être un produit qu'un véritable film (mon Dieu le nombre de pubs !). Mais rien n'empêchent le plaisir et l'adrénaline de véhiculer pour autant.
Mise en scène tape à l'œil, chorégraphies impressionnantes, montage énergique mais pas trop permettant au spectateur d'apprécier la plastique innée de la danse contemporaine, le film est là pour proposer du spectacle explosif sous fond de culture urbaine. Autant dire qu'il excelle dans ces intentions. La 3D est fabuleuse, certainement la plus pertinente et impressionnante depuis Avatar (cette fameuse caméra Fusion crée des merveilles). Le relief se prête avec un naturel saisissant aux mouvements du corps accélérés et chorégraphiés. Sans surprise, les séquences de danse sont celles qui présentent l'intérêt du film. A côté, le scénario reste dans la simplicité attendue... mais non pas moins assumée, à l'image de ce premier baiser adolescent sous une bouche d'aération, démesuré et vraiment très drôle. Sexy Dance 3 s'avère efficace en terme d'entertainment pur, et ravira amplement les amateurs du genre. Les autres y seront certainement surpris de quelques audaces idées - la séquence de tango décidément très sexuelle, le plan séquence à la Fred Astaire magnifique ! - tout en ne restant pas dupes sur la portée artistique et publique du film. Néanmoins, Sexy Dance 3 peut se goûter comme un plaisir délicieusement (très) coupable de cette pré-rentrée, sans s'en vouloir... ou presque.


Réalisé par Jon Chu
Avec Adam G. Sevani, Sharni Vinson, Alyson Stoner
Film américain | Durée : 1h47
Date de sortie en France : 18 Août 2010

24 août 2010

L'Inconnu du Nord-Express

En 1951, après l'échec commercial de La Corde (pourtant respecté par la critique comme son précédent film à Hollywood Rebecca), Hitchcock signe avec L'Inconnu du Nord-Express - en anglais Strangers on a Train - un retour au thriller classique mais non pas moins efficace.
Guy Haines, un sportif de haut niveau, rencontre dans un train un inconnu répondant au nom de Bruno Anthony qui lui propose un étrange et macabre projet : s'échanger les meurtres que tous deux aimeraient commettre. La femme de Haynes pour Anthony, le père d'Anthony pour Haines...
Dans une magnifique séquence d'ouverture, les pieds anonymes des deux protagonnistes se rapprochent pour enfin se percuter une fois assis l'un en face de l'autre dans le train. L'anonymat se lève entre eux deux, et déjà le pacte avec le diable est en marche. Telle une malédiction, cette rencontre avec ce mystérieux Anthony sert de base à Hitchcock pour la mise en place du suspens, avec toujours ce même jeu complice envers le spectateur. Ce dernier apprend alors la fougue du personnage avant Haynes, dans une scène de meurtre en pleine foire foraine où s'exalte l'insouciance collective. Une fois Haynes piégé et au courant, tout l'intérêt est de masquer l'information aux autres personnages car il en va de sa survie.
L'intrigue, très simple, sert à un scénario habile qui multiplie les possibilités, les péripéties et les retournements, dans un ensemble équilibré et sans temps mort. Hitchcock embellit ce travail d'écriture avec une mise en scène efficace, jouant déjà beaucoup sur les gros plans inquiets de ses personnages et l'angoisse de certaines scènes avec une utilisation particulière des ombres. L'Inconnu du Nord-Express étend le temps à son maximum pour intensifier un suspens maitrisé avec brio, l'utilisation d'un match de tennis monté en parallèle avec une main cherchant un briquet crucial - ancêtre de la boîte d'allumettes dans La Mort aux trousses - étant le paroxysme à cette ingéniosité précoce. Hitchcock innove et offre au spectateur un divertissement dont il est quasimment un des acteurs, pour l'emmener jusqu'au final, inoubliable, où comme à chaque fois justice est rendue. Techniquement impressionnante pour l'époque, cette séquence accélérée où l'ange se bat contre le démon dans un tourbillon de cris et d'angoisse, n'est pas prêt d'être oubliée dans la mémoire collective. Et c'est ainsi, au final de cette bataille due au hasard et gagnée par la quête du bien, qu'Hitchcock annonçait déjà ses autres futurs chefs d'oeuvre qui suivront dès le milieu de cette décennie, qui restera celle d'or de son cinéaste éternel.


Réalisé par Alfred Hitchcock
Avec Farley Granger, Ruth Roman, Robert Walker
Film américain | Durée : 1h40
Date de sortie en France : 09 Janvier 1952

23 août 2010

Taken

Taken est l'exemple parfait d'un film incendié par la grande majorité de la critique et pourtant apprécié du grand public à majorité égale. Et il y a certainement beaucoup à méditer sur ces écarts de jugement.
Bryan est un ancien agent des services secrets américains. La violence, la perversion et la cruauté de l'homme, c'est toute sa vie. Alors, évidemment, difficile de laisser partir sa fille de dix-sept-ans en vacances à Paris avec une amie. Il se laisse convaincre et accepte... mais sa fille se fait kidnapper avec son amie. Le plot : Bryan a 96 heures devant lui pour avoir une chance de retrouver sa fille sur le territoire français.
Taken commence avec ces habituels faux airs de comédie dramatique propres aux films d'action. Le personnage de Neeson nous est présenté finement (le cadeau à l'anniversaire de sa fille). Il apporte une humanité à son personnage agréable à constater tant on présage la violence qui nous attend. Une fois la situation initiale installée, l'élément perturbateur - l'enlèvement - survient... trop vite. A défaut de vouloir suivre un schéma classique pour une efficacité certaine, le drame arrive de façon précipitée et finalement un peu risible : c'est quand même pas de bol.
Malgré ce léger faux départ, le film d'action commence et tient fidèlement ses promesses. Traque aux ennemis en plein Paris, EuropaCorp nous a habitué à une qualité de spectacle. Pour Taken, les amateurs seront une nouvelle fois comblés. Il faut dire que Pierre Morel ne nous laisse que très peu de temps pour respirer. On se prend au jeu, malgré nous, et ce pendant une heure sans que l'on ne s'en rende vraiment compte. Pourquoi ?
Parce qu'il y a dans ce film un plaisir coupable à voir les acteurs de ce réseau inhumain se faire exploser la cervelle. Ne soyons pas dupes : nous aimons ces films enragés. Punir les méchants est en quelque sorte la base de toute histoire réussie. Dans cette optique, Taken est alors vraiment réussi, la catharsis se révélant extrêmement dérangeante.
Mais la nuance est importante : à défaut de recevoir du spectacle à haute dose, n'oublions pas d'avoir un certain recul. Car il y a dans ce Taken une volonté de prôner une sécurité inconvenue. L'Amérique ne sauvera pas le monde, or il y a dans ce récit de père à fille, une idéalisation inévitable à prendre avec des pincettes. Taken a cette radicalité bancale que la simple happy-end indigeste vient témoigner. A consommer... avec modération.


Réalisé par Pierre Morel
Avec Liam Neeson, Maggie Grace, Famke Janssen
Film français | Durée : 1h25
Date de sortie en France : 27 Février 2008

22 août 2010

Sherlock Holmes

Le célèbre détective anglais créé par Arthur Conan Doyle en 1887 a déjà été sujet à de nombreux films. C'est certainement Billy Wilder qui donna les lettres de noblesse à la carrière cinématographique du personnage, avec La Vie privée de Sherlock Holmes en 1970. Dans tous les cas, ce n'est certainement pas Guy Ritchie que l'on attendait pour reprendre le flambeau au début de cette année. Et pourtant, le réalisateur d'Arnaques, crimes et botanique et de Snatch s'en est bel et bien donné le pari. Devenu expert autodidacte dans le film d'arnaques, Ritchie s'est donné un nom respecté tant par la critique que par le public malgré ses échecs récents (A la dérive, Revolver) et son dernier film très discuté RockNRolla. Ritchie prend des risques en s'attaquant à une saga faisant partit du patrimoine anglais, pour finalement revenir en force là où on ne l'attendait pas.
Car c'est un Sherlock Holmes dépoussiéré que nous propose le réalisateur un peu fou, résolument moderne dans ce décor pourtant paradoxal d'un Londres de la fin du XIXème siècle. L'esthétisme du film, très travaillé, fait revivre une époque résolue qui se fige soudain par une photographie terne à l'image de la météo, servant une mise en scène dynamique et pleinement assumée dans son artifice. Voix off, ralentis narratifs, mouvements de caméra dynamiques (très beau premier plan), Ritchie innove et n'a peur de rien. Résultat ? Ca marche, et même lorsqu'il nous plonge en plein dans une arène de combat à la Rocky... !
Alors bien sûr, le casting n'a pas été choisi au hasard et joue un grand rôle dans la réussite du film. Robert Downey Jr. est parfait dans ce nouveau Sherlock Holmes, certes toujours aussi observateur et calculateur, mais qui n'a jamais été aussi excentrique et comique. Le charisme incroyable de l'acteur - décidément capable de tout jouer - suffirait à lui seul à convaincre. Un peu à la manière de Tony Stark pour Iron Man, son interprétation si particulière donne à un personnage célèbre un aspect inédit et donc attachant. Certaines de ses répliques lui vont à merveille, à l'image de nombreuses trouvailles scénaristiques surprenantes. Jude Law campe un très bon Watson, Mark Strong est efficace en faux sorcier et la jolie Rachel McAdams très convaincante, en tout cas suffisamment assez pour donner au film une sensibilité féminine (surtout dans de si beaux costumes d'époque). Seul regret peut-être, l'hésitation trop formelle a rentrer dans les sentiments, la relation Holmes - Adler n'étant pas assez approfondie et finalement floue. Également, la structure du film peine à trouver le rythme conséquent lancé au début avec quelques légères prolongations narratives qui rendent les scènes d'action ponctuelles et "obligées". Mais le grand spectacle que nous offre Ritchie et son équipe peut nous faire oublier ces quelques défauts, d'autant plus que ce dernier est maitrisé, osé et intelligent. On se délecte déjà d'une suite annoncée clairement par la fin, en espérant un retour aussi réussi que cet essai surprenant d'efficacité. Ce qui place la barre haute... Élémentaire mon cher, dirait déjà notre Sherlock Holmes que l'on espère revoir aussi en forme dès l'année prochaine sur les toiles.


Réalisé par Guy Ritchie
Avec Robert Downey Jr., Jude Law, Rachel McAdams
Film américain | Durée : 2h08
Date de sortie en France : 03 Février 2010

16 août 2010

Septembre : Les envies de la rentrée

Au placard les sandalettes et retour au grenier pour le parasol : la rentrée de septembre arrive à grand pas. Oooohhh... Et oui, ce n'est jamais vraiment joyeux tout ça, mais n'empêche que ça a de bons côtés. Notamment pour les cinéphiles ou simples amateurs de ciné en tout genre.
Alors que les grosses productions de l'été - certaines excellentes (Inception, Toy Story 3) - s'inclineront bientôt de l'affiche, septembre verra débarqué d'autres films très différents comme à chaque fois et pas moins intéressants non plus, avec les quelques dernières sorties de Cannes en bonus. Je vous fait partager ma sélection subjective de mes attentes les plus impatientes de cette rentrée 2010...

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Le 25 août, comme un dernier plaisir de vacances, arrive sur la toile Salt, de Phillip Noyce (un grand nombre de films à son palmarès... tous très peu populaires) mais surtout avec une Angelina Jolie en agent de la CIA mystérieuse. Vous l'aurez compris, le petit plaisir c'est surtout elle. De plus, le film a reçu un accueil très correct aux États-Unis, alors pourquoi pas ?

Angelina Jolie court déjà pour sa survie.

Également, Ondine du réalisateur d'Entretien avec un vampire Neil Jordan, dont le dernier film A vif n'est pas inintéressant. Colin Farrel en pêcheur irlandais qui attrape dans ses filets ce qu'il croît être une sirène, ça peut avoir du charme. Les paris sont ouverts.

Quand le merveilleux rencontre la réalité d'un pêcheur irlandais.

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Le 1er septembre, Be Bad ravira sûrement les amateurs de cinéma indépendant américain, drôle, léger et sensible, à l'image de Little Miss Sunshine, 500 Jours ensemble ou Juno. On retrouve d'ailleurs Michael Cera en jeune protagoniste prêt à tout pour séduire une jolie fille...

Décidemment, Michael Cera n'en a pas fini avec les tourments de l'adolescence...

Piranha 3D me fait peur, pour les deux mots de son titre. D'abord l'absurde idée des piranhas, et la 3D qui semble impertinente ici. Mais bon, signé par le frenchie Aja (j'adore Haute Tension et La Colline a des yeux), on peut espérait un nouveau film de genre audacieux et, pour la première fois, pourquoi pas drôle et sexy aussi ?

Sea, sex and... piranhas ?

Enfin, le suspens ultime sera terminé à cette même date. La question que tout le monde se pose... La Palme d'Or 2010 va t-elle nous captiver ou nous faire plonger dans un profond sommeil ? Oncle Boonmee, d'un réalisateur thaïlandais au nom imprononçable, nous dévoilera alors ses secrets.

Un fantôme annonceur de troubles venant du passé... et aussi doré que sa célèbre Palme.

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Pour la semaine du 8 septembre, trois films intéressants aussi. D'abord Twelve de Joel Schumacher qui bascule sans concession dans le monde du trafic de drogue. La bande-annonce donne en tout cas cet effet prometteur.

Joli ange camé, réveille-toi, réveille-toi...

Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois, acclamé au festival de Cannes, qui nous montrera si la vie de Moines Cisterciens de Tibhirine peut servir d'ingrédients à un beau film. De la part du réalisateur du Petit Lieutenant (que j'adore), c'est fou mais c'est bien possible.

Peut-être un moment de grâce qui n'attend que nous.

Et enfin, Benda Bilili ! déjà annoncé comme un chef d'œuvre du cinéma documentaire avec pour thème l'ascension d'un groupe de musique du Congo aux ambitions folles et démesurées. Rêver du ciel tout en jouant de la musique dans un fauteuil roulant du continent pauvre. J'en suis déjà presque amoureux.

Chanter et vivre les yeux fermés, malgré tout.

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Le 15 septembre, enfin un film français prometteur (et plutôt dérangeant) s'annonce avec la sortie de Notre jour viendra, premier film de Romain Gavras, avec en duo de choc Vincent Cassel et Olivier Barthélémy. Déjà habitué à la polémique dans ses réalisations de clips musicaux pour Justice ou M.I.A., Gavras prend ici la discrimination des roux comme fil rouge métaphorique d'un film que l'on pressent oppressant et d'ores et déjà discutable. Et ca fait du bien quand c'est tricolore, non ?

En violence et allégories, espérons que leur jour viendra.

Nouvelle attente française avec le prochain film de l'éternel Claude Lelouch, Ces amours-là, une comédie dramatique en grande pompe sur la nécessité d'aimer. Grand orchestre et lyrisme endiablé à la clef, on espère vider la boîte de mouchoirs avec du beau cinéma.

La folie des passions et au diable la sagesse, aurait dit un grand homme.

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Repos d'une semaine moins prometteuse, puis le 29 septembre, révélation du dernier Oliver Stone qui s'attaque ici à la bourse organisatrice de notre monde. Ça s'appelle Wall Street et de la part de Stone ça peut envoyer du lourd... et rapporter beaucoup d'argent paradoxalement.

L'argent ne dort jamais... la vengeance non plus.

Comédie romantique sortie de nul part qui donne envie, Trop loin pour toi de la quasi inconnue Nanette Burstein, avec Drew Barrymore. Ca sent l'eau de rose, mais les fou-rires aussi. La bande-annonce ne sent pas le bluff... à essayer !

"Loin des yeux, proches du cœur", mes fesses ouais !

Et aussi, inévitablement, le deuxième film de Xavier Dolan, Les Amours Imaginaires. Après la réussite de J'ai tué ma mère, Dolan vient apporter un vent frais au cinéma canadien, ici en s'intéressant à un trio amoureux, le tout avec de belles promesses venues de Cannes.

Des amours sans doute pas si imaginaires que ça.

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Les oubliés... ou presque :

¤ Joli duo d'acteurs avec Le Bruit des glaçons - Dujardin / Dupontel - mais l'idée s'annonce périlleuse. C'est soit possible d'intérêt, soit un échec total.
¤ Un peu la même chose avec Vampires, de Vincent Lannoo. Complètement décalé, ça peut être loufoque à souhait comme un ovni bouseux. Une belle expérience pour voir si nous avons le même humour que nos amis belges pour le coup. Enfin, ça risque d'intéresser personne sinon les amateurs de Julien Doré.
¤ The Runaways et Le Dernier exorcisme. Peut-être prometteurs, mais ces deux films souffrent de la mouvance quelque peu agaçante dans laquelle ils s'inscrivent. Biopic de groupe musical pour l'un, film d'épouvante pseudo amateur réel pour l'autre. Seul, The Runaways pourrait créer la surprise je pense avec son duo de jeunes actrices en puissance et une réalisatrice inconnue sans antécédents nuisibles.
¤ Mange, prie, aime, avec Julia Roberts et Javier Bardem. Je n'y connais rien si ce n'est que le titre me plait bien. Voilà.
¤ Il y aura t-il un après Indigènes ? Bouchareb revient sur la toile avec Hors-la-loi, en espérant qu'il ne commence pas à se répéter...

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Bon, même pour les films cités en priorité, j'espère en voir la moitié ça serait déjà pas mal ! En tout cas, je diffuserai mes critiques sur ce blog bien sûr pour partager ainsi mon avis sur les films que j'aurai pu voir et parler aussi des autres, bien entendu !
En espérant des débats et des échanges d'opinions enrichissants, je vous souhaite à tous de bonnes fins de vacances (ou pas) cinéphiles (et autres) ! A bientôt =) .

14 août 2010

Toy Story 3

Le film d'animation Pixar de l'été, c'est forcément un évènement, d'autant plus que cette année signe le retour de Toy Story avec un troisième volet très attendu par les enfants, les vrais et ceux qui le sont restés même quinze ans après le premier volet. Scénario signé Michael Amdt (Little Miss Sunshine) et le co-réalisateur du deuxième volet aux commandes, c'est presque les yeux fermés que l'on peut s'assoir confortablement dans son siège pour des aventures vers l'infini et au-delà.
L'intrigue est simple et efficace : Andy a grandit, va bientôt à l'université et s'est désintéressé de ses jouets. Pour nos pauvres héros, c'est soit le grenier, soit la décharge. Car il faut se faire une raison : Andy n'est plus intéressé par eux. A l'inverse du jeune garçon, on a l'impression de ne pas avoir grandit en prenant toujours le même plaisir à suivre ces jouets animés. Gags bien trouvés, dialogues très travaillés, tout est fait en sorte pour que l'on ne s'ennuie pas une seule seconde, peu importe notre âge. On l'a connait la magie des films d'animation, celle de nous confronter à l'enfant éternel qui se cache en nous. Là-dessus, Toy Story 3 parvient à atteindre un niveau de magie très avancé. Arrivés dans une garderie, en prenant conscience du piège qu'on leur a tendu, nos héros découvrent le méchant, triste ours à la fraise dont la (fausse) sensation d'abandon par son ancienne propriétaire la rendu aigri et cruel. On s'attache alors à tous ces personnages jouets comme l'on s'attache à un animal de compagnie : bêtement mais profondément. Unkrich parvient d'autant plus à mêler à merveille l'émotion et l'aventure trépidante. La technique est irréprochable, l'attention portée aux détails est particulièrement bluffante (la séquence la plus impressionnante est certainement celle de la décharge). Et de toutes ces idées merveilleuses, autant comiques - Buzz en espagnol ! - qu'émouvantes, se dévoile un film touchant et marrant qui nous parle à tous, que l'on ait l'âme innocente d'un enfant de cinq ans ou l'âme à innocenter d'un homme de soixante-dix-sept ans. Une vraie réussite.


Réalisé par Lee Unkrich
Avec Tom Hanks, Tim Allen, Michael Keaton
Film américain | Durée : 1h40
Date de sortie en France : 14 Juillet 2010

Paris


Après avoir baladé sa caméra à Barcelone, Londres ou encore Saint-Pétersbourg pour L'Auberge espagnole et Les Poupées russes, Cédric Klapisch retourne et se concentre sur sa ville natale. Plus que de revenir géographiquement aux origines, il rétrograde également la forme. Film chorale comme l'un de ses premiers films Rien du tout en 1992, Paris s'annonce une nouvelle fois comme un projet très personnel. Au casting, les têtes d'affiche se croisent et se décroisent pour notre plus grand plaisir : Durris, Binoche, Dupontel, Luchini, Cluzet, Lellouche... beaucoup d'acteurs connus donc, réunis dans la capitale française pour un film plutôt attendu, Klapisch s'étant fait nom certain aussi bien pour la critique que le grand public.
Tous ces bons ingrédients annoncent-ils alors une réussite au final ? Eh bien autant se la jouer à la normande et dire aussi bien oui que non. D'abord, le film peine à trouver son rythme. Klapisch ayant fait le choix d'une (grande) pluralité de personnages, il semble à la fois hésitant et trop pressé de les présenter tous au spectateur, alors un peu perdu. La question plane surtout autour de Pierre. Incarne t-il un protagoniste comme nous le suggère le synopsis ou bien tous les personnages sont-ils des satellites qui se tournent autour ? L'hésitation crée un déséquilibre, d'autant plus que l'on sait Romain Duris très important pour le réalisateur.
Malgré ces défauts dus à une forme complexe qui a du mal à se mettre en marche, petit à petit la chorale se met chanter en canon, la vie des différents personnages se contredisant et se répondant en même temps. Klapisch n'est plus dans une vision "bordélique" du monde, mais harmonise toute une ville et ses habitants. Évidemment, il se joue des archétypes mais de façon plutôt subtile. Déception, pourtant, pour le personnage de Luchini qui donne l'amère impression de ne pas réussir à sortir de son cliché en évoluant que très peu. La parenthèse parisienne avec l'histoire de l'immigré n'est pas essentielle non plus car trop maladroite dans son récit simplet. Les personnages les plus intéressants resteront celui de Binoche, malheureuse quadragénaire avec des soucis à relativiser face à son frère, et celui de Dupontel, superbe de retenu et de sensibilité. Les acteurs sont bien à la hauteur de ce que l'on espérait.
En fait, Paris captive, touche mais dans une catharsis inégale selon les histoires racontées. Ni mauvais car l'exercice est bien plus périlleux qu'il n'en a l'air, ni excellent car des défauts sont bien présents, Klapisch s'emmêle un peu les pinceaux avec une forme compliquée qui l'écarte de la simplicité narrative qu'on lui connait et que l'on apprécie. Mais en fermant les yeux sur ces quelques imperfections, le réalisateur questionne et émue toujours autant dans sa naïveté face aux drames, son relativisme face à tout ce qui peut nous nuir ; pour encore nous donner l'impression de vivre un condensé de vie en deux petites heures, et un doux sourire à la clef.


Réalisé par Cédric Klapisch
Avec Juliette Binoche, Romain Duris, Fabrice Luchini
Film français | Durée : 2h10
Date de sortie en France : 20 Février 2008

11 août 2010

La Vie des autres

Récompensé à de multiples reprises dans différents festivals, La Vie des autres a été la consécration précoce de son réalisateur, Florian Henckel von Donnersmarck, alors sortit d'une école de cinéma. Écrit minutieusement en quatre ans, autant dans un soucis historique qu'émotionnel, le réalisateur a couché sur papier un film qui puise ses origines dans son enfance, marquée par un célèbre mur séparant l'Allemagne de l'Est à celle de l'Ouest. L'intrigue est simple : Dreyman, un auteur célèbre de la RDA, est surveillé par la Stasi qui le soupçonne d'entretenir, avec sa femme et leur entourage peuplé d'intellectuels, des idées contraires aux valeurs de la politique communiste en rigueur. Wiesler, un agent, est chargé de surveiller le couple par écoute, alors que leur appartement est rempli de micros.
A l'installation de l'intrigue, l'esthétisme du réalisateur s'impose d'ores et déjà : mise en scène simple et sobre, une lumière très travaillée harmonisant une photographie assez terne (comme l'apparente figure du protagoniste), une musique signée Yared sensible mais discrète... Florian Henckel von Donnersmarck accroche par son efficacité. La suite n'en est pas moins avantageuse. Merveilleusement ficelé, le scénario impose au spectateur un point de vue quasi unique. Wiesler, absent dans la maison de l'auteur, est pourtant là quelque part dans une cave, à écouter patiemment le moindre fait et geste. Homme d'honneur, fidèle défenseur de la politique communiste, le personnage dont les convictions guidaient rigoureusement la ligne de vie se heurte à un vide, une découverte insoutenable. Comment réagir lorsque le propre ministre du gouvernement que l'on représente s'avère être vile ? Peut-on simplement l'accepter ? La Vie des autres a cette intelligence folle de ne se reposer que sur l'évolution de son protagoniste, d'abord résolu dans ses convictions, et qui voit petit à petit ces dernières s'effondrer. Nier l'évidence serait tellement simple, mais aussi idiote que peut paraitre la phrase elle-même, sans doute est-il vrai que seuls les idiots ne changent pas d'avis...
Ulrich Mühe, que l'on regrette déjà, parvient à donner toute la dimension humaine dont avait besoin le personnage. De son air convaincu à sa perdition face à l'imprévisible vérité, Wiesler est l'ange gardien de tout le bien que l'on peut atteindre, faisant basculer réellement le film dans une universalité défiant le temps ; tout murs barbelés ou même d'artificielles frontières. Et malgré tout cela, l'espoir fou de rester un homme, capable de se remettre soi-même en cause, éternellement.
Presque soudainement, l'image se fige et le noir s'abat en nous laissant encore rêveur. Mais bientôt, après digestion, La Vie des autres s'impose bien comme une vraie réussite, aussi juste que tendrement optimiste.


Réalisé par Florian Henckel von Donnersmarck
Avec Thomas Thieme, Martina Gedeck, Ulrich Mühe
Film allemand | Durée : 2h17
Date de sortie en France : 31 Janvier 2007

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